Plus de 2000 perroquets sauvés au Cameroun

Depuis 2003, plus de 2 000 gris du Gabon, espèce d’oiseaux menacés d’extinction, ont été accueillis, soignés et relâchés au Limbe Wildlife Center.

Des croassements déchirent le silence. Dans une grande cage, une nuée de perroquets volent d’un point à l’autre. Assis en face de la volière, Stephen Killi Matute observe la scène. Depuis seize ans, cet homme s’occupe de ces oiseaux à la queue rouge. « Je prends soin d’eux. Je nettoie leur cage, je les nourris, je les observe durant toute la journée pour voir s’ils mangent normalement, s’ils se déplacent sans difficulté ou s’ils sont malades. Je les aime beaucoup », avoue cet animalier, responsable de la réhabilitation des perroquets.

Nous sommes au Limbe Wildlife Center (LWC), une aire protégée située dans la ville de Limbé, dans la région du Sud-Ouest du Cameroun. Installé au sein du jardin zoologique de cette cité balnéaire, ce projet de conservation et d’éducation des animaux saisis aux braconniers et trafiquants est cogéré par l’ONG internationale Pandrillus et le ministère camerounais des forêts et de la faune.

Dans cet espace, on trouve des chimpanzés, gorilles, autres espèces de singes… et des perroquets jaco, couramment appelés gris du Gabon, une espèce d’oiseaux présente en Afrique de l’Ouest et du centre, menacés d’extinction.

D’après le Fonds international pour la protection des animaux (IFAW), entre 1975 et 2013, entre 2,1 et 3,2 millions de perroquets jaco ont été capturés. Très appréciés comme animaux de compagnie pour leur « extraordinaire » capacité d’apprentissage acoustique et de mémorisation, ces oiseaux sont « extrêmement bavards et leur capacité à imiter le langage humain en fait une cible de choix pour les commerçants », déplore l’IFAW.

Commerce interdit depuis 2016

Face à cette situation, la Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d’extinction (Cities) a interdit en 2016 le commerce international de ces oiseaux à la queue rouge. Au Cameroun, le LWC accueille depuis 2003 ces oiseaux.

« Le Limbe Wildlife Center est le seul projet de conservation dédié à la protection du perroquet jaco. C’est la seule cage de réhabilitation spécialement créée pour les perroquets au Cameroun », affirme Guillaume Le Flohic, le manager du centre, par ailleurs directeur de Pandrillus Cameroun.

En dix-sept ans, plus de 2 000 perroquets saisis aux trafiquants dans les ports et autres postes frontaliers du Cameroun ont été conduits au LWC, soignés, nourris, rééduqués avant d’être relâchés. Au début, lorsque les animaux arrivaient, ils étaient mis dans des cages de quarantaine pas « spécifiquement » conçues pour eux. « Dès qu’on voyait qu’ils pouvaient voler, on faisait des essais pour les relâcher. Si l’animal volait, il était libre », explique M. Le Flohic, qui s’interrompt pour regarder « le vol majestueux » des volatiles à travers la cage

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